La culpabilité est-elle un sentiment nécessaire ?

De tous temps, les êtres humains, à travers leurs traditions, leurs religions ont véhiculé les notions de normes sociales, les notions du Bien et du Mal. Et c’est en enfreignant les normes sociales que chaque être humain a pu vivre ou vit encore, de la culpabilité, sentiment proche de la honte, de la sensation d’ avoir mal agi envers les siens, sa famille ou la collectivité.

 

La culpabilité, un sentiment ambivalent

Si ce sentiment semble être le garant des organisations sociales en aidant à ressentir de l’empathie pour les autres et en invitant chacun à respecter la loi, il est aussi à l’origine de troubles psychologiques importants, de troubles de l’anxiété qui peuvent paradoxalement désocialiser.

 

La culpabilité n’est pas une émotion naturelle

Elle s’apprend car elle sous entend un jugement envers soi. Comme je pense avoir mal agi, je vais me sentir coupable, m’en vouloir, me sentir indigne et même impardonnable…
Ces pensées ne peuvent que générer un mal être profond chez moi  qui sera d’autant  plus fort que je penserai ne pas pouvoir  réparer la « faute ».
La culpabilité est donc un sentiment qui me pousse à vouloir réparer, à effacer mes erreurs pour retrouver ma dignité.

 

La culpabilité a pour origine la peur du jugement et de la sanction.

Elle n’ouvre pas mon cœur à l’autre et ne m’autorise aucune compassion ni bienveillance envers moi-même qui devient mon propre bourreau…
C ‘est un sentiment mortifère, qui me coupe de l’être en moi qui mérite le respect et la dignité, un sentiment qui me coupe de mon âme…
Etrange constatation de réaliser que la culpabilité qui est un sentiment véhiculé par les grandes religions dans le souci de maintenir un ordre moral et le bien être de la collectivité sous le jugement de Dieu, a finalement au bout du compte eu tendance à mener chaque individu au rejet de soi-même et donc de son lien avec le Divin…

 

La culpabilité me coupe de ma véritable nature

Eugène Drewerman, ancien prêtre allemand est devenu psychanalyste Jungien, après avoir réalisé combien la notion de pêché pouvait faire souffrir les personnes qu’il accompagnait et qu’à son sens, ce n’était pas le véritable message du Christ de véhiculer le sentiment de culpabilité…que cela allait à l’ encontre de l’Amour.

Dans le livre « Jésus parlait araméen », il est dit que le mot « pêché » employé par le Christ aurait été mal traduit et qu’il s’agissait à l’origine du mot « inconscience »…

Pouvez-vous ressentir la différence que cela fait de dire « Pardonne moi mon inconscience » plutôt que « Pardonne moi mes pêchés » ?

Ce simple changement de mot  nous fait passer de la notion de « faute intentionnelle » à « l’erreur, inconsciente par nature »…

Et cela change tout !

Car tout le poids du jugement disparaît ! Ainsi que la violence qui l’accompagne !

Pouvez-vous ressentir la différence que cela fait, de dire « Je suis responsable de ce fait » plutôt que « Je suis coupable de ce fait » ?

 

 

 

Ressentir de la culpabilité, c’est risquer de se faire manipuler

Dans le premier cas, je juge le fait et non ma personne, ce qui me donne de l’élan, de l’énergie et la volonté de réparer le fait !

Lorsque je me sens coupable d’un fait envers l’autre, je me mets plus bas que

l’autre, m’ enlève ma dignité et ne permet à aucun de nous deux d’ établir une relation équitable afin de restaurer l’ harmonie qui a été brisée ! Au contraire, me mettant en position de soumission, j’ouvre la possibilité à l’autre de me soumettre, de me manipuler.

Combien de victimes de violences se sont-elles laissées abuser parce qu’elles se sentaient coupables !! Se débarrasser de ce sentiment de culpabilité, c’est se protéger de toute forme de manipulation.

Il ne s’agit pas pour autant d’être dans le déni de sa responsabilité…

Je peux d’autant plus facilement accepter ma responsabilité que je ne me sens pas jugé et ne me juge pas.

Ressentir de la culpabilité, c’est oublier le miracle de Vie que je suis

Je ne peux me réduire à mes pensées, mes mots, mes gestes, je suis bien plus grand que ça. Je suis un être humain, traversé par cette  mystérieuse énergie de Vie, un être humain qui a été bébé, puis enfant, qui est en perpétuelle évolution et qui peut, à tout moment corriger ses erreurs. Et ce Miracle de vie, né sur Terre de la rencontre de deux cellules, c’est chacun d’entre nous…Nous sommes tous reliés par cette vie, cette énergie qui nous traverse et fait de nous des êtres en constante évolution.

A chaque fois que j’agis, j’agis au mieux de mes intérêts pour nourrir mes besoins essentiels. Je fais donc toujours le mieux que je peux avec l’état de conscience que

j’ai. Si je savais déjà quelle est la meilleure attitude à avoir pour moi (qui dépend de la connaissance et du respect que j’ai pour moi, pour les autres et la vie), je ferais le bon choix assurément !

La lumière de la conscience efface la notion de culpabilité.

Si j’avais conscience au moment où j’agis, que mon bien-être dépend de celui des autres, de l’harmonie et de l’équilibre de tout ce qui m’entoure, que tout acte que

j’effectue ou mot blessant que je prononce, envoie une charge énergétique négative dans mon entourage qui par un effet boomerang me reviendra tôt ou tard, j’ agirais toujours au mieux pour moi et les autres…

« Le véritable pardon est une compréhension telle des raisons des actes, gestes et paroles de l’autre …qu’il n’ y a plus rien à pardonner ! »

Puissions-nous devenir pleinement conscients afin de ne plus nous juger, de ne plus juger les autres. Puissions-nous continuellement apprendre de nos erreurs et nous améliorer jour après jour  afin de co-créer ce Monde de Paix et de Joie auquel nous aspirons tant.

 

Anne Le Piniec

Anne Le Piniec

Therapeute éergeticienne CNV EFT coach randonnées